
EN
I had never spent so much time on an island before, let alone one where mules are still the main means of transportation.
“No man is an island, entire of itself.”
I've not forgotten John Donne’s words, I do believe them, but I have learned that there is a difference between what one believes to be true and how one feels.
Today I feel like a lost island at the edge of the world, in the middle of the vast ocean. The rules that apply elsewhere have no place here, nor legitimacy.
Here you feel master of yourself, the air is always fresh and smells of freedom.
Yet you spend your time looking elsewhere, where the colors of the sea merge with those of the sky.
FR
Je n'avais jamais passé autant de temps sur une île, encore moins sur une île où les mulets sont encore le principal moyen de transport.
"Aucun homme n'est une île, complet en lui-même".
Je n'ai pas oublié les paroles de John Donne, j'y crois toujours, mais j'ai appris qu'il existe une différence entre ce que l'on croit être vrai et ce que l'on ressent.
Aujourd'hui, je me sens comme une île perdue aux limites du monde, au milieu de l'immensité de l'océan.
Les règles qui s'appliquent ailleurs n'ont ici ni place ni légitimité.
Ici, on se sent maître de soi-même, l'air est toujours frais et sent la liberté.
Et pourtant, on passe son temps à regarder ailleurs, là où les couleurs de la mer se confondent avec celles du ciel.










EN
I realize it as I walk along the pier, the cornerstone of every island, where people inevitably tend to meet and spend time.
Some cast their fishing lines into the water, others watch the comings and goings of people, some wait for the next tourist to trick or for the next cargo to unload.
Some play, some smoke, some walk back and forth in search of who knows what.
And then sunset always strikes and everyone gazes at the horizon with a certain sense of longing.
FR
Je m'en rends compte en me promenant le long de la jetée, point de repère de chaque île, où les gens ont inévitablement tendance à se rencontrer et à passer du temps.
Sur cette bande de béton qui se projette sur la mer, on ne vit que dans l'attente.
Il y a ceux qui jettent une ligne à l'eau, ceux qui observent le va-et-vient des gens, ceux qui attendent le prochain touriste à plumer et ceux qui attendent la énième cargaison à décharger.
Il y a ceux qui jouent, ceux qui fument, ceux qui marchent d'avant en arrière à la recherche de on ne sait quoi.
Et puis le coucher du soleil est toujours là et tout le monde regarde l'horizon avec une drôle de nostalgie.



