EN

Here loneliness exists.

You can feel it walking through the orderly streets of the cities or driving through the boundless and desolate landscapes of this ancient land, contended on all fronts.

It's a loneliness that is deeply different from what I am used to in the culture I come from.

It comes from war and exile, from a diaspora that began many years ago.

I notice it most clearly when I leave the capital and venture into the more rural areas.

Perhaps it is the winter atmosphere, but here time seems to have stopped as if by the effect of a spell.


FR

Ici, la solitude existe.

On la ressent en marchant dans les rues ordonnées des villes, en traversant en voiture les paysages immenses et désolés de cette terre ancienne, disputée sur tous les fronts.

C'est une solitude profondément différente de celle à laquelle m'a habitué la culture dont je suis originaire.

Cette solitude est née de la guerre et de l'abandon, d'une diaspora qui a commencé il y a de nombreuses années.

Je m'en rends compte plus clairement lorsque je quitte la capitale et que je m'aventure dans les zones plus rurales.

C'est peut-être l'atmosphère hivernale, mais ici, le temps semble s'être arrêté comme sous l'effet d'un sortilège.



EN

It's Khazhak's voice that brings me back to reality. 

He gestures me into his cabin by the lake: a bed, a chair, a table, a bottle, a window. 

I don't need to understand his words to realize that Khazhak is drunk.

I watch him pour alcohol into glasses and continue to talk to me in a language I cannot understand.

The sun is setting over the lake, over the ancient, anonymous, forgotten gravestones; it sets over the empty, abandoned houses, over this lethargic land, where everything seems to reflect the sorrow I have in my heart.

Today I will drink with Khazhak, we'll keep each other company, we'll share the bread and talk as if we could understand each other.


FR

C'est la voix de Khazhak qui me ramène à la réalité.Il m'invite à gestes dans sa cabane au bord du lac : un lit, une chaise, une table, une bouteille, une fenêtre.

Je n'ai pas besoin de comprendre ses mots pour me rendre compte que Khazhak est ivre.

Je le regarde verser l'alcool dans les verres et continuer à me parler dans une langue que je ne connais pas.

Le soleil se couche sur le lac, sur les pierres tombales antiques, anonymes, oubliées ; il se couche sur les maisons vides et abandonnées, sur cette terre en hibernation, où tout semble refléter la douleur que j'ai dans le cœur.

Aujourd'hui, je vais boire avec Khazhak, on va se tenir compagnie, nous allons rompre le pain et parler comme si on pouvait se comprendre.

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